Rosine (fr)

Réalisation : Janni Jungblut, 2022, 22’34 min

Dates

Rosine Crémieux, 1945

Le film traite de Rosine Crémieux, une psychanalyste française qui, jeune femme, s’est engagée dans la résistance contre les nazis et a été déportée à Ravensbrück.

La réalisatrice prend comme point de départ des textes du livre „La traîne-sauvage“ de Crémieux pour un voyage dans deux paysages qui y jouent un rôle – la région autour de Ravensbrück au nord de Berlin et le Vercors, un haut plateau au bord des Alpes, où s’était organisé pendant la Seconde Guerre mondiale l’un des plus grands centres de la résistance armée en France contre la Wehrmacht.

La philosophe Lea Fink a écrit dans un commentaire sur „Rosine“, en se souvenant de Walter Benjamin :

„la véritable mémoire doit donner ‚une image à la fois de celui qui se souvient, comme un bon rapport archéologique doit indiquer non seulement les couches d’où proviennent ses objets trouvés, mais aussi et surtout les autres couches qui devaient être percées auparavant‘ (Benjamin, GS IV 401).

Dans le film-essai de Janni Jungblut, le spectateur est impliqué dans ce processus : nous apprenons comment le livre de Rosine Crémieux a été écrit, comment il a été trouvé et lu. Le processus intellectuel de compréhension de l’écrit et de ce qui s’est passé devient thématique dans le film lui-même. La construction historique, la fabrication de son propre sujet est elle-même réfléchie une nouvelle fois. Nous feuilletons ensemble le livre, l’histoire de la résistante et psychanalyste et de sa quête du temps qui lui a été volé se ‚déplie‘.

La structure formelle de l’essai-film nous a entraînés dans le processus de lecture : Le travail / l’effort / le fait de lire, de comprendre, de traduire devient thématique. La distance ainsi créée (nous ne voyons pas l’histoire ‚telle qu’elle a réellement été‘, mais nous voyons l’approche de l’histoire) doit-elle permettre de contourner d’avance les courts-circuits et les idées d’authenticité ?“